Portés disparus 2 : Pourquoi ? (Missing in action II : The Beginning) 1985

Pays : États-Unis (1H35) Couleurs
Réalisateur : Lance Hool
Acteurs : Chuck Norris, Soon-Tek Oh, Steven Williams, Bennett Ohta, Cosie Costa, Joe Michael Terry, John Wesley, David Chung, Toru Tanaka, Christopher Cary, Dean Raphael Ferrandini, Pierre Issot, Mischa Hausserman
Producteur : Yoram Globus, Menahem Golan
Scénaristes : Steve Bing, Larry Levinson, Arthur Silver
Directeur de la photographie : Jorge Stahl Jr.
Composition musicale : Brian May
Thème : Guerre du Vietnam, Evasion, Camp de prisonniers, Films de la Cannon
Studio :

Genre secondaire : Film de guerre
Résumé : 1972, Vietnam. Le colonel James Braddock est fait prisonnier et est incarcéré dans un camp isolé dans la jungle. Les conditions y sont particulièrement dures et les prisonniers subissent différentes tortures physiques et mentales, jusqu'à ce que le colonel Braddock arrive à s'en échapper...
Lieu de tournage : Jalapa, Mexique, île Saint-Christophe, Caraïbes

Informations complémentaires : Sortie États-Unis : 01/03/1985 - Sortie France : 06/11/1985

Format : 1.85 : 1
Mono

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Le pourquoi du comment du parce que...

Posté par pak le 3/12/2017
Le titre original du film, c'est Missing in Action 2 : The Begining. The begining, le commencement en français, quoi... Ou comment ce brave colonel Braddock a été fait prisonnier, s'est évadé, et a développé l'idée fixe de retourner au Vietnam chercher des poteaux encore prisonniers...

Les distributeurs français, qui ont dû voir le film avant de le lâcher dans nos salles, ont retitré le film Portés disparus 2 : pourquoi ? et forcément, on se demande comment le commencement s'est transformé en pourquoi. Ben oui, ça, c'est vrai, pourquoi ? Pourquoi pourquoi ? Peut-être tout simplement parce que ce film, dont l'histoire est sensée se passer avant les évènements du premier opus, n'est jamais raccord avec celui-ci, comme si, en fait, il n'y avait jamais eu de premier film, aussi nommer sa suite qui n'en est pas une mais une préquelle, qui ne l'est pas vraiment non plus, "le commencement", était peu approprié puisque s'il y a un commencement il y a forcément une suite, voire une fin, mais ici la suite n'est pas la continuité de ce commencement, vous me suivez ? Non ? Pas grave... Moi non plus !

À noter pour ceux qui pouvaient en douter à l'époque, la caution reaganienne est ici démontrée avec une belle finesse, puisqu'un extrait d'un de ses discours télévisés est montré, dont le sujet est évidemment les disparus américains de la guerre du Vietnam, relayant la forte suspicion de l'opinion public de l'époque envers le gouvernement vietnamien de détenir des prisonniers malgré la cessation des hostilités depuis une dizaine d'années, soupçons donc relayés par le président himself.

Mais revenons à la genèse du film. Portés disparus, premier du nom, sort en novembre 1984 aux USA et en juin 1985 en France. Et patatras, c'est le succès, inattendu vu l'ampleur du projet. Du coup, Menahem Golan et Yoram Globus, les vieux briscards producteurs de la Cannon, firme qu'ils ont créé pour financer des nanars d'action à la pelle, se penchent sur une suite. Pour aller vite, ils recyclent une première mouture du scénario de Portés disparus qui n'avait pas été retenue, et cela explique l'incohérence chronologique entre les deux opus. Comme il faut faire fissa pour pas cher (en parallèle se tournait Rambo II, qui reprenait l'idée centrale de la première aventure de Braddock), les gus bombardent Lance Hool réalisateur (qui ça ? ), qui devait trainer dans le couloir au moment où ils cherchaient un volontaire, et ça tombe bien, puisque Lance Hool (mais qui ça ? ) est à l'origine des premières aventures du capitaine Haddock, heu, non du colonel Braddock, ce qui fait de Hool (qui ça, nom d'un viet ? ) l'homme de la situation... Et que nous offre-t-il à voir ce cher Lance (mais bordel, c'est qui ce mec ? ) ?

Bon, faisons un zoom rapide sur ce Lance Hool. Le gars a démarré acteur au début des années 1970, faisant d'abord de la figuration ou tenant des petits rôles (Soldat bleu, Rio Lobo, L'Homme de la loi. Né au Mexique (sa mère était une ballerine et une chorégraphe mexicaine, son père un diplomate américain), il participe dans son pays natal à quelques productions d'action locale. En fait il va passer les années 1970 à apprendre le business du milieu cinématographique, pour se lancer dans la production dès le début des années 1980. Il va un temps être partenaire de la Cannon, d'où son implication dans les aventures de Braddock, mais va vite voler de ses propres ailes, fondant sa propre société de production, pour monter des séries B et Z : Le Justicier de minuit, Deux doigts sur la gâchette, Crocodile Dundee III... Son projet le plus ambitieux fut la fresque historique One man's hero avec Tom Berenger, qu'il réalise lui-même en 1999, narrant la désertion d'un groupe de migrants irlandais durant la guerre de Sécession, qui sera hélas un cuisant échec à sa sortie, muselant les ambitions du bonhomme. Entre 2001 et 2011, il n'a produit que cinq films, dont le plus connu est le violent remake Man on fire de Tony Scott. Conscient du côté hasardeux de la production, il décide de créer son propre studio de tournage en 2007, nommé Santa Fe Studios, qui ouvre ses portes en 2011. Une partie du remake Les Sept mercenaires y a été tournée, il faut dire que les infrastructures permettent facilement le tournage de westerns (par exemple Albert à l'Ouest et The Ridiculous 6).

Mais avant d'en arriver là, ce cher Lance, donc, a manœuvré dans l'univers du film bourrin. Et donc (bis), que nous à voir ce cher Lance (bis itou) ? Et bien une bonne tranche de rigolade, involontaire (c'est encore meilleur), et elle commence d'entrée avec les dialogues du début. Par exemple, notre colonel s'installe dans un hélicoptère de combat, et, gentil tout plein, le pilote lui demande : "Vous voulez les commandes mon colonel ? ". Ce à quoi répond notre galonné, sérieux comme un pape : "Non merci, j'ai besoin de réfléchir... ". En même temps, je comprends, piloter et réfléchir, ça ne va pas ensemble, sinon on resterait au sol, c'est plus prudent !

La suite c'est du pan pan boum boum platement filmé avec des explosions aussi réalistes que les postures que prennent les figurants fauchés par les balles : grotesques. On apprend notamment les circonstances de capture de Braddock, qui n'ont strictement rien à voir avec celles montrées dans le premier film. Mais bon, soit, le voilà dans un camp de prisonnier. Mais attention, hein, LE camp. Celui dont on ne s'échappe pas, avec gardiens forcément violents, commandant sadique, et grosse brute à ses bottes. Le chef du camp est comme une représentation miniature d'Ho Chi Minh ou de son successeur Le Duan, toujours secrétaire général du parti communiste vietnamien au moment du tournage, les deux ayant bouté le capitaliste du territoire vietnamien, telle que les américains se l'imaginaient sûrement. Évidemment la doctrine communiste est forcément inhumaine, aggravée en plus de trafic de drogue car c'est bien connu que les communistes sont de sales trafiquants sanguinaires. Et on a même droit au traitre de service, un Black... Viet pourri et Black traitre, si ça ne sent pas le racisme, ça en a de sacrés relents.

Entre Braddock et le chef de camp se développe une saine relation. Le premier est torturé par le second, tandis que le second traite le premier de salope : on sent là le manque flagrant de présence féminine propre à l'univers carcéral... A noter que les tortionnaires du camp n'ont rien à voir avec ceux vus dans les flashbacks du premier opus, notamment la brute avec laquelle Braddock fera joujou, mais encore une fois, soit...

Les scènes du camp apportent leur lot de morceaux de bravoures, comme ce journaliste qui se pointe comme une fleur et qui va servir de participant à un jeu de pistolet ouvertement dérivé de celui vu dans Voyage au bout de l'enfer, la poule (le gallinacé, pas sa femme) amoureusement couvée (un peu trop d'ailleurs, y aurait-il eu relation de légionnaire choyant sa chèvre... ? Décidément, ce manque de présence féminine est terrible) par un prisonnier et zigouillée par le sadique de service (jalousie ? ), ou encore la scène phare du film, où l'on met la tête de Chuck dans un sac avec un rat, qui est un grand moment de cinéma. Séances de torture où l'on apprend aussi que notre brave G.I. est marié et que sa femme a écrit une lettre pour demander le divorce. Alors là se posent deux questions. Comment le commandant du camp a eu cette lettre en pleine jungle vietnamienne ? Il bluffe peut-être me direz-vous puisque l'américain ne peut lire cette lettre que le sadique déchire devant lui... Mais alors dans ce cas, comment Braddock peut-il être aussi couillon pour le croire ? On s'en fiche un peu me répondrez-vous, ce à quoi je répondrai, que oui, on s'en tamponne !

Bon, le camp de vacances, c'est bien gentil, mais il y a un moment, faut rentrer à la maison. Mais comme il n'a pas dû régler la location de son bungalow, le personnel ne veut pas que le Brad s'en aille. Pas grave, Braddy, c'est super-Brad. Le gars, malgré des années (combien, c'est assez flou : Brad est sensé être fait prisonnier en 1972 d'après l'introduction de ce film, évadé en 1979 d'après le premier épisode, mais les images TV de Reagan dans le deuxième datent de 1984... ) de mauvais traitements, de malnutrition, de travaux forcés, de maladies tropicales et que sais-je encore, a toujours la force de tuer des hommes à mains nues, de se suspendre à un pont et de se défaire de ses chaines aux pieds on ne sait trop comment, puis de courir dans la jungle en faisant du steak grillé de viet à coups de grenades et de lance-flamme (le genre d'arme qu'on trouve bien-sûr dans un camp de prisonnier). D'ailleurs lui et ses potes font tous une tête de plus que leurs geôliers et ont des bras de catcheurs.

On appréciera ( ? ) le clin d'œil à La Fureur du dragon de Bruce Lee (1972), film qui a révélé au monde entier le charismatique Chuck. Apparemment, il a mal digéré la raclée que lui a mis le Petit Dragon, puisqu'il se refait ici un duel d'arts martiaux avec le chef du camp histoire de rappeler que bon, une fois, ça va, faut bien débuter, mais maintenant c'est l'américain qui gagne, pas l'asiatique. Non mais !

Je passe sur les détails mouvementés de l'évasion, une fois de plus pas du tout raccord avec celle montrée dans le premier Portés disparus mais à ce moment-là, on s'en fiche de plus en plus... Pourtant, contre toute attente, ce film a été relativement bien mis en boite malgré les grosses ficelles (lianes) et aurait été presque convaincant sans sa vedette inexpressive et quasi muette (ses dialogues doivent tenir sur une feuille A4). Les suites sont souvent moins bonnes que le premier film, pourtant on peut considérer ce deuxième épisode comme le meilleur (traduire, le moins mauvais) de la saga. Le troisième opus est le pire des trois, mais cela est une autre histoire...

Pourtant, on sent, déjà, le déclin de la formule. Ce second opus rapporte dans les 10,7 millions de dollars aux États-Unis, ce qui est honorable par rapport à le moyenne des films Cannon (à peine une quinzaine de films de la firme a atteint les 10 millions), mais c'est moitié moins que le premier film (et on est loin des 150 millions de Rambo II sorti la même année). En cette année 1985, Invasion U.S.A. avec le même Chuck fera 17 millions : cela suffira pour que les pontes de la Cannon se posent la question d'un troisième épisode aux aventures de Braddock. En France, même constat : perte de près de 50% des entrées par rapport au premier film. Peut-être que si la sortie du film avait été anticipée d'une semaine, donc pendant les vacances de la Toussaint 1985, cela lui aurait profité ? En tous cas moi, j'avais été le voir le jour de sa sortie !

Mise-en-scène : 6,5/10
Acteurs : 3/10
Histoire / Scénario : 5,5/10
Réflexion sur la condition humaine : 5/10
Spectacle offert : 7/10
Note générale : 5.2 /10







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