[24/04/2019] 16 bougies pour Sam (Universal Pictures)

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pak
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[24/04/2019] 16 bougies pour Sam (Universal Pictures)

Message par pak » 25 mai 2019, 12:18

16 bougies pour Sam est le premier long-métrage de John Hughes. C’est aussi le premier film d’un cycle que l’auteur va consacrer à l’adolescence contemporaine des États-Unis, celle des années 1980.

Il se débarrasse des scories sociales (pas de ghetto, pas de tensions raciales, pas de pauvreté) et de la réalité politique, pour se concentrer sur la jeunesse et ses tourments. Les personnages de Hugues seront donc généralement issus de milieux aisés, sans problèmes matériels. L’auteur choisi généralement un évènement a priori banal mais impactant, voire (ponctuellement) traumatisant pour un quotidien d’adolescent moyen, comme des heures de colle dans Breakfast Club, ou l’école buissonnière dans La Folle journée de Ferris Bueller. Dans 16 bougies pour Sam, ce sera l’oubli de l’anniversaire de l’héroïne qui provoquera le début d’un psychodrame et des péripéties qui vont suivre, d’où le titre choisi pour la sortie française en salles, Happy birthday, avant qu’il ne devienne celui qu’on connait aujourd’hui pour les diffusions télé et vidéo.

Le film est une sorte de brouillon de ses scénarios suivants, ceux des années 1980 centrés autour des teenagers. Les ingrédients sont déjà là, l’empathie pour les personnages, le mal-être qui se fait jour alors que tout semblait aller, l’appréhension du futur dans cet âge intermédiaire où l’on a un pied encore en enfance, et un autre vers l’inconnu qu’est le monde adulte représenté par les parents et les profs, le burlesque qui amène les moments de respiration, l’unité de temps (l’intrigue se déroule dans une seule journée), ce dernier point étant un élément récurrent dans sa filmographie (Breakfast Club, La Folle journée de Ferris Bueller, Un ticket pour deux, Maman, j'ai raté l'avion... ).

John Hughes développe ici les premiers émois amoureux, à travers le comportement caractéristique (mais sans tomber dans le cliché) de la jeune fille en admiration devant le beau gosse de service, elle-même couvée des yeux par un geek maladroit, les deux ayant en commun de passer inaperçus dans un milieu lycéen où l’invisibilité est synonyme de ringardise. Ce faisant, l'auteur cède parfois à la facilité, voire à la vulgarité (il y a une scène où il est question de sexe avec une des filles, complètement déchirée, qu'on nommerait viol de nos jours), ces maladresses plaçant ce premier film en-deça de ses Breakfast Club et La Folle journée de Ferris Bueller. Le film va révéler Molly Ringwald à toute une génération d’adolescents américains qui se reconnaitront dans ce personnage où dans ceux de son entourage, et les rediffusions toucheront les générations suivantes tant le film dresse une cartographie sensible et sincère de l’ado blanc middle class. La bande son, notamment constituée de quelques tubes de l’époque (on peut entendre des chansons de Kajagoogoo, Spandau Ballet, Wham, David Bowie, Billy Idol, Paul Young, AC/DC, The Stray Cats … qui parleront de suite aux nostalgiques des années 1980), participera aussi à la bonne réception du film dans son territoire à sa sortie, et à la nostalgie de ses fans quand ses derniers deviendront adultes la décennie suivante.

Ce qui sera nettement moins vrai en France, où le film sortira de manière confidentielle, passant donc inaperçu. Là encore, la télévision et la vidéo permettront à certains adolescents de découvrir le film, mais sans atteindre l’impact durable qu’auront les incontournables Breakfast Club et La Folle journée de Ferris Bueller.

Malgré cela, Universal propose une édition spéciale 35ème anniversaire du film sur Blu-ray, qui n'est autre que l'édition prévue initialement pour le marché américain où elle se justifiait plus. Ceci dit, on ne va pas bouder notre plaisir, d'autant que le Blu-ray proposé en 2013 était vide de suppléments.

L'objet se présente sous la forme d'un boitier-livre coloré, tirant un peu trop sur le rose (le genre de cliché que Hughes évitait pourtant), ses pages revenant sur la genèse du projet, notamment sur le choix de la bande originale. L'édition américaine revenait sur le film avec un documentaire en onze parties, possédais un module sur les années 1980 d'Universal, et un autre sur ses personnages inoubliables (aux États-Unis) de cette décennie. Difficile, sans aller en rayon, de dire si l'édition française reconduit ces suppléments.

Car cette édition est une exclusivité FN... donc uniquement disponible dans les magasins ou le site de vente de l'enseigne depuis le 24 avril. Cet regrettable procédé risque de faire passer inaperçue cette sortie comme cela avait été le cas en salles... Édition anniversaire uniquement proposée en Blu-ray. VOst et VF.

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Dans la guerre, il y a une chose attractive : c'est le défilé de la victoire. L'emmerdant c'est avant...

Michel Audiard

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