Je n'essayerai pas de te convaincre, on a tous nos têtes, en positif ou négatif.
Bronson, je sais pas, il m'a toujours touché, même dans ses plus mauvais films. Il a l'expression du gars qui dit, je n'ai pas la tête de l'emploi, mais je vais quand même réussir. Et il l'a fait.
Pour ça, il est passé par l'Europe, et lui, comme Eastwood mais lui ça a été plus bref, ça lui a réussi justement.
Sûr que Bronson, c'est d'abord un physique et une gueule. Mais déjà, quelle présence. Il a un côté félin, mais pas comme Delon qui l'avait aussi, Bronson c'était plus en puissance dégagée. Les deux matous se sont rencontrés à l'écran, et, bon, j'aime bien leurs concours de zizi, même si Bronson aurait largement étalé Delon s'il avait été un gars belliqueux et jaloux des prétentions du français.
kiemavel1 a écrit : ↑09 janv. 2020, 23:27
Non, pas vu. J'exagère mon aversion pour Bronson même si j'ai réellement haï les films dans lesquels tu dis toi même qu'il s'y est fourvoyé.
C'est une minorité de films dans sa fin de carrière, dans les années 1980.
Quand on analyse les rôles qu'il a tenu dans les années 1970, et dans quels films, même s'ils ne sont pas tous réussis, on voit d'emblée que le gars a constamment cherché à sortir des sentiers battus.
Dans
La Cité de la violence c'est un tueur trahi par tout le monde; même sa femme, dans
De la part des copains, c'est un type rangé que son passé vient bousculer, manipulé par ses anciens complices, dans
Les Baroudeurs, c'est une sorte de looser mal remis de la guerre, dans
Quelqu'un derrière la porte, c'est un pauvre type manipulé mentalement, dans
Les Collines de la terreur, il subit le racisme de ploucs rednecks et retrouve ses instincts guerriers, dans
Le Flingueur c'est un tueur qui a certaines valeurs, mais qui là encore va être manipulé, dans
Cosa Nostra, c'est une balance, petite main de la mafia qui a cru péter plus haut que son derrière, dans
Chino il doit encore faire face au racisme, et c'est un éleveur qui ne demandait rien à personne,
Un justicier dans la ville est injustement décrié car il est loin du tueur froid implacable qu'on s'imagine, c'est surtout un homme brisé qui pense compenser sa douleur en se vengeant, mais qui cumule les erreurs, dans L
e Bison blanc, c'est un Wild Bill Hickok obsédé par ses cauchemars, qui nous refait le syndrome de Moby DIck, dans
Le Bagarreur, c'est un crève-la-faim qui pense s'en sortir avec ses poings dans des combats clandestins drivés par des gangsters, dans
Mister Majestyk, c'est un exploitant agricole qui se heurte de nouveau à des abrutis de rednecks et qui subit la justice locale, ect...
Sans parler de ses rôles de salopards dans
Pancho Villa et
La Bataille de San Sebastian, pas si binaires qu'on pourrait le croire, ou cette ambiguïté qu'il cultive dans
Il était une fois dans l'Ouest vis-à-vis du personnage tenu par Claudia Cardinale, qu'il réitérera avec Marlène Jobert dans l'étrange
Le Passager de la pluie...
En quelques années, il a choisi une vraie variété de rôles, pas toujours embellissant. Bref, j'aime ce que dégage l'homme à l'écran, mélange de puissance et de sympathie, qu'il va perdre avec le temps, quand passé la soixantaine au début des années 1980, il n'a plus rien à prouver et se laisse aller au "cachetonnage" quand la Cannon lui offre un pont de dollars inespérés (on en a connu d'autres). N’oublions pas par exemple que
Un justicier dans la ville 2 est sorti en 1982, soit 8 ans après le premier, et il avait alors 61 ans, j'imagine qu'il s'en foutait royalement...
Dans la guerre, il y a une chose attractive : c'est le défilé de la victoire. L'emmerdant c'est avant...
Michel Audiard