[Cinéma] Saving Leningrad (Spasti Leningrad) d'Aleksey Kozlov (2018)

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pak
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[Cinéma] Saving Leningrad (Spasti Leningrad) d'Aleksey Kozlov (2018)

Message par pak » 19 juin 2019, 14:44

Nouvelle preuve de la bonne santé du cinéma de guerre russe, Spasti Leningrad, Saving Leningrad pour son titre international, est sorti en Russie le 27 janvier dernier.

L'intrigue se situe au début du siège de Leningrad, en septembre 1941. Un siège terrible qui fera une ville martyre, symbole de la ténacité russe, non pas tant pour ses combats que pour la longueur du siège dans l'ère moderne du XXème siècle. Un siège qui va durer 28 mois ( ! ), jusque fin janvier 1944, et qui fera 1 800 000 de morts côté soviétique, dont plus d'un million de civils. Les allemands, eux, ne déploreront "que" dans les 200 000 pertes. C'est dire l'ampleur du siège et ses conséquences.

Mais le film ne va pas si loin. Il se concentre sur un fait local. Le 4 septembre 1941, les premières bombes tombent sur la ville. En parallèle, les troupes allemandes commencent l'encerclement, mais elles ne parviendront jamais à le concrétiser entièrement, les russes défendant l'accès de la ville à l'immense lac Lagoda à l'Est, qui restera la seule ligne de ravitaillement de la cité, notamment durant les terribles hivers de la région gelant le lac, permettant ainsi à des convois de camions de le traverser. Cet accès sera baptisé la "Route de la Vie".

Mais au tout début du siège, ce lac sert d'abord de voie d'évacuation. En fait, des civils évacuent la ville dès la première semaine après l'invasion allemande. Néanmoins, l'état-major soviétique considère comme peu probable que les allemands atteignent un jour la ville, aussi l'évacuation n'est pas massive, et ceux qui partent le font en train généralement. Puis devant l'avance ennemie, l'évacuation s'accélère, mais l'encerclement de la ville par les troupes allemandes ne permet plus l'évacuation par voie terrestre. Seule issue, le lac Lagoda. Des moyens improvisés comme des barges remorquées et des bateaux de pêche seront entre autres utilisés. L"histoire s'inspire du sort de la péniche numéro 752, qui sera coulée durant sa traversée. Le rafiot, délabré, surchargé, avait embarqué plus de 1000 personnes (on n'a jamais vraiment su combien, certains témoignages évoquent dans les 1500 personnes). Il va subir une tempête, puis l'assaut d'avions allemands. Ce drame a marqué alors car les survivants sont peu nombreux (les sources citent généralement 240 survivants, et, localement, on parle de Titanic à la russe). La plupart des passagers étaient des officiers, des épouses et enfants de ses derniers, des fonctionnaires, des membres de l’école de médecine de la marine et des forces armées, des cadets de l'école militaire d'ingénieurs de Leningrad et des étudiants d'une école professionnelle (tous périrent), etc... Car les autorités évacuaient prioritairement les diplômés et techniciens qui pourront servir l'effort de guerre.

On était au début du siège, et malgré cette tragédie, le pire restait à venir. La ville et sa banlieue comptaient plus de 3 millions d'habitants en 1939. Si on a comptabilité dans les 16 000 civils tués par les combats (bombardement essentiellement), environ 1 million sont mort de faim ! Malgré le film Leningrad d'Aleksandr Buravsky sorti en 2009, maladroite évocation du siège vue à travers des journalistes étrangers, le film sur ce siège reste à faire (on a bien eu le film soviétique La Symphonie de Leningrad de Zakhar Agranenko sorti en 1957, mais, régime de l'époque oblige, il ne rend que trop partiellement compte de la misère subie par les civils).

En attendant, Universal ayant acquit les droits du film, peut-être pourrons-nous voir ce Saving Leningrad qui s'annonce spectaculaire, en espérant pas trop de discours poutinien... Le film est déjà sorti en Blu-ray en Russie.


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Pas encore de bande-annonce sous-titrée, mais les images laissent entrevoir un puissant drame de guerre :

Dans la guerre, il y a une chose attractive : c'est le défilé de la victoire. L'emmerdant c'est avant...

Michel Audiard

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