Film Columbia. Tiré de la pièce The criminal code de Martin Flavin, scénarisé par Fred Niblo, Seaton Miller et William Bowers, le Michel Audiard yankee: percussion des dialogues derrière l'ironie desquels se cachent parfois des enjeux dramatiques. Dialoguistes qui illustrent parfaitement le propos de Boris Vian: "L'humour est l'élégance du désespoir".
L'Histoire ? Joe Hufford (Glenn Ford) est un brave gars sans histoire, 29 ans, employé chez un courtier après 4 ans passés sous les drapeaux. Lors d'une bagarre, il tue accidentellement un certain Mitchell, fils d'un notable influent qui l'avait délibérément provoqué.
Le procureur George Knowland (Broderick Crawford), convaincu de l'innocence ou tout du moins de la non-préméditation de son acte, se prend d'amitié pour Joe et tente de lui éviter une lourde peine. Mal défendu par un avocat d'affaires commerciales, Joe écope néanmoins d'une peine de 1 à 10 ans de taule.
Affecté à la blanchisserie du bagne, Joe va être plongé dans un univers dur et féroce. Dès son incarcération, l'histoire va se scinder en 3 sous-intrigues parallèles et interdépendantes: Les méfaits du prisonnier Ponti (Franck Faylen) qui balance les candidats à l'évasion en échange d'une hypothétique remise de peine. Les retrouvailles de Joe et de l'ex-procureur G. Knowland, nommé directeur de la prison 3 ans après l'emprisonnement du premier nommé, dont la peine a été réduite à 5 ans. G. Knowland a gardé une solide affection pour Joe, qu’il considère comme son fils spirituel et qu'il a envoyé à l'ombre à contre-cœur. Soucieux de faciliter sa prochaine réhabilitation, il l'engage comme chauffeur personnel et favorise ainsi sa rencontre avec sa fille Kay (Dorothy Malone) qui a emménagé avec son père dans les appartements mitoyens de la prison. Le béguin entre Joe et Kay dans un environnement hostile, forme le 3ème segment narratif.
Offrant plusieurs niveaux de suspense, le scénario dense, compact, extrêmement rythmé, combine astucieusement les différentes intrigues. Les séquences dramatiques, les passages intimistes et les scènes d’actions s’enchainent logiquement et spontanément. L’humour y côtoie le drame, sans rupture de ton.
Une scène parmi les plus marquantes : celle ou l’on voit G. Knowland descendre seul, sans escorte, dans la fosse aux lions, affronter du regard et réduire au silence les prisonniers (dont plusieurs qu’il a envoyé au trou), vociférant contre lui dans la cour de la prison.
Secondés par une tripotée de seconds rôles (dont Ed Begley), les 3 acteurs principaux délivrent une excellente partition: Broderick Crawford, plus taurin et sanguin que jamais, est le prototype du dur à cuir au cœur tendre. Tout en sobriété voire en timidité, la voix basse et feutrée, Glenn Ford, incarne parfaitement le jeune gars victime d’un concours de circonstances malheureux. Dorothy Malone, la démarche ondulante, la moue suggestive, l’œil aguicheur, pétillant et mélancolique à la fois, est parfaite en jeune soupirante humaniste d’un taulard.
Un excellent polar de prison en N.B.
La loi des bagnards - Convicted - Henry Levin - 1950
- wintergreen
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La loi des bagnards - Convicted - Henry Levin - 1950
Modifié en dernier par wintergreen le 21 mars 2010, 12:54, modifié 3 fois.
Re: La loi des bagnards - Convicted - Henry Levin - 1950
Ma question récurante : Un dvd existe ???
- wintergreen
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Re: La loi des bagnards - Convicted - Henry Levin - 1950
Hélas Trinita. Une réponse négative, malheureusement elle aussi récurrente pour bon nombre de films noirs inéditstrinita a écrit :Ma question récurante : Un dvd existe ???
Vu sur un enregistrement VHS d'une diffusion sur le cable
Re: La loi des bagnards - Convicted - Henry Levin - 1950
Merci Wintergreen pour cette précision.
Je vais attendre patiemment une hypotétique sortie en dvd.
Je vais attendre patiemment une hypotétique sortie en dvd.
Re: La loi des bagnards - Convicted - Henry Levin - 1950
J'ai le dvd que j'ai sous-titré moi même en français , contactez-moi par MP , amitiés Dunson.
Re: La loi des bagnards - Convicted - Henry Levin - 1950
Premières représentations à Nice le 21 Mai 1953 et à Paris le 3 Juillet 1953 au " George-V " en VO .