Dans une île avec vous - On an Island with you - 1948 - Richard Thorpe

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Moonfleet
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Dans une île avec vous - On an Island with you - 1948 - Richard Thorpe

Message par Moonfleet » 24 mai 2019, 10:29

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Dans une île avec vous (On an Island with you, 1948) de Richard Thorpe


La star de cinéma Rosalind Reynolds (Esther Williams) est fiancée à Ricardo (Ricardo Montalban), son partenaire à l’écran sur qui louche amoureusement l’autre vedette féminine du film, Yvonne (Cyd Charisse). Lawrence (Peter Lawford), un jeune officier de la Navy, a réussi à se faire embaucher comme consultant sur le tournage, car depuis que Rosalind l'a embrassé lors d'une de ses tournées pour soutenir le moral des troupes durant la Seconde Guerre Mondiale, il ne cesse de penser à elle. Son égérie refusant ses avances, il va néanmoins tout mettre en œuvre pour qu'elle lui accorde une danse et ira pour se faire jusqu'à l'enlever en avion pour la conduire sur une île déserte…

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Le cadre : Hawaii. Esther Williams est la vedette d'un film exotique, son partenaire de cinéma est Ricardo Montalban ; ils sont fiancés et sur le point de se marier. L'autre vedette féminine, Cyd Charisse, n'a d'yeux que pour Montalban qu'elle se désespère de voir épouser sa 'rivale' à la ville comme à l'écran. Quant à Peter Lawford, c'est un officier de la Navy qui, depuis qu'Esther Williams l'a embrassé lors d'une de ses tournées pour soutenir le moral des troupes, ne cesse de penser à elle d’une manière quasi obsessionnelle. Réussissant à être embauché comme consultant sur le tournage, il va tout mettre en œuvre pour que son égérie lui accorde une danse et ira pour se faire jusqu'à l'enlever en avion pour la conduire sur une île déserte… Bref Montalban aime Williams, Charisse aime Montalban, Lawford aime Williams et Williams semble aimer Montalban ; on se doute bien à la lecture de ces lignes que le scénario ne brille ni par sa profondeur ni par son originalité ; mais on se serait douté que tel n’était pas son but, d’autant plus qu’on devine bien évidemment dès le début comment tout cela finira, quels couple seront finalement formés.

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Et puis de toute manière, tout ceci n’a guère d’importance puisque les amateurs du genre n'en attendent rarement plus et que Richard Thorpe mène sa barque en bon professionnel qu’il est ; il gère donc parfaitement - même si sans aucun génie - les numéros musicaux, les scènes dialoguées ou encore les séquences humoristiques surtout amenées par Jimmy Durante… et au bout du compte, même s'il ne provoque aucune étincelle, arrive à ne pas nous ennuyer durant toute la durée de son film qui ne tient pourtant sur presque rien d’autre que sur des acteurs qui accomplissent plutôt bien leur travail de routine - à condition de ne pas nécessairement en attendre beaucoup au départ - et sur les équipes techniques bien rodées de la MGM qui s’en donnent à cœur joie pour le plaisir de nos yeux et de nos oreilles. En ce qui concerne les comédiens, il est cependant bon de savoir que Peter Lawford n’appréciait pas du tout Esther Williams, d’où probablement l’absence totale d’alchimie entre les deux ; un comble pour un récit narrant l’obsession quasi maladive de l’un pour l’autre. Il est d’ailleurs assez cocasse de voir qu’aujourd’hui, beaucoup d’internautes sont outrés par les situations décrites dans le film, à savoir "l’enlèvement" d'une jeune femme par un homme qui souhaite se retrouver seul avec elle sur une île déserte. On parle ici et là de harcèlement, de psychopathie voire même de comportement criminel, et l’on s’étonne que l’on ait pu parler à propos du film de romance et de comédie sentimentale. Tant d’exagérations et d'incapacité à se remettre dans le contexte de l'époque laissent toujours aussi pantois, mais mieux vaut en rire ! Et sinon, la jeune Kathryn Beaumont sera peu d’années plus tard la voix de la Alice de Disney.

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Concernant l’émerveillement de nos mirettes, les costumes sont rutilants et les décors exotiques à souhait ; Esther Williams plonge et nage divinement, nous gratifiant en bonus de son sourire ultra-brite et de sa plastique généreuse, Ricardo Montalban et Peter Lawford nous délivrent leurs habituels numéros de séducteurs, Jimmy Durante sa gouaille coutumière et Cyd Charisse son génie de danseuse. Ce sont d’ailleurs ses deux séquences dansées avec son partenaire Ricardo Montalban qui constituent les deux clous du film, la première étant un magnifique tango, la seconde bien plus lascive, d’une extraordinaire puissance érotique d’autant plus que Miss Charisse nous dévoile à foison le galbe de ses jambes sublimes durant cinq bonnes minutes. Au programme musical, outre ces deux superbes numéros mis en musique par André Prévin, des morceaux légers et entrainants par l’orchestre de Xavier Cugat ainsi que des chansons amusantes par Jimmy Durante dans un style qui est bien à lui comme 'Mr. Dobbins’, ‘I'll Do the Strut-Away (In My Cutaway)’, ou encore ‘Takin' Miss Mary to the Ball’. Sans bien évidemment oublier le traditionnel ballet nautique – en l’occurrence guère inoubliable – ‘All Aboard’.

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Il est fort probable que beaucoup trouveront le film 'kitchissime' et, pourquoi pas, foncièrement idiot ; on ne leur donnera certes pas tort mais, en toute connaissance de cause, il n’est pas non plus interdit de continuer à prendre un plaisir non dissimulé devant cette débauche de couleurs, cette orgie de mauvais goût et de bonne humeur. Le film a aussi pour lui, nostalgiques de La Dernière séance que nous sommes pour la plupart, d’être l’une des rares comédies musicales proposée par Eddy Mitchell ; c’était le film de seconde partie de l’émission de janvier 1994. Pas désagréable mais, dernier des 4 films que tourna Esther Williams sous la direction de Richard Thorpe, on lui préfèrera néanmoins le jubilatoire Thrill of a Romance, leur première collaboration.
Source : DVDclassik

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