C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule ! - 1974 - Jacques Besnard

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Sartana
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C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule ! - 1974 - Jacques Besnard

Message par Sartana » 14 avr. 2008, 17:07

Film de Jacques Besnard avec Bernard Blier, Michel Serraut et Jean Lefebvre, 1974.

Contrairement aux apparences, ceci n’est pas un film d’Audiard…

:arrow: L’idée de départ est signée de trois inconnus (à l’époque) : Christian Clavier, Thierry Lhermitte et Gérard Jugnot : deux malfrats minables sont engagés par un troisième, qui veut piller les caisses de la SCNF. Pour cela, il faut percer, dans les toilettes de la Gare du Nord, un trou dans un mur, qui donne immédiatement sur le coffre. Le plus difficile est de percer le mur en plein jour sans se faire repérer par la dame pipi…

Et ensuite c’est une succession de déguisements de nos trois loustics en personnages tous plus improbables les uns que les autres. Le trio d’acteurs se fait plaisir à changer de registres et de personnages. On croise dans la gare les auteurs de l’idée du film, mais aussi Popeck, et Tsilla Chelton en madame pipi.

Pas besoin d’être grand clerc pour deviner ou ce synopsis va pêcher. La longueur du perçage du mur est impressionnante (près de 34 minutes de film) et la multiplication des déguisements nous la fait assez mal supporter. De plus, une fois le trou perçé, il y a le coup en lui-même : et le coup de la valise qui se fait la malle ( ;) ) est drôle au départ, mais un peu longue également sur la fin.

La fin est aussi assez prévisible… Avec Jean Halain au scénario on attendait mieux. En bref, n’est à sauver que la prestation des acteurs principaux, surtout Blier en bavarois :lol: mais pour un bon scénario il faudra repasser :?.

Bof.

:arrow: Vos avis ? ;)
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Me vois désolé, jusqu'en basta... illeu"

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Message par Personne » 14 avr. 2008, 20:47

Pas vu! :lol:

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pak
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C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule ! - 1974 - Jacques Besnard

Message par pak » 05 févr. 2021, 12:57

C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule ! - 1974

France


Image


1h 33min - Produit par G.E.F. / Orphée Productions / Trinacra Films - Distribué par Compagnie Commerciale Française Cinématographique (CCFC)


Sortie France : 22/01/1975


Réalisation : Jacques Besnard

Scénario : Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Christian Clavier, Jean Halain, Albert Kantof, Jacques Besnard

Production : Yves Rousset-Rouard, Claire Duval

Photo : Jean-Pierre Baux

Montage : Gilbert Natot

Musique : Gérard Calvi

Décors : Henri Sonois


Avec :

Bernard Blier (Phano)
Michel Serrault (Max)
Jean Lefebvre (Riton)
Tsilla Chelton (Rose, la dame-pipi)
Marion Game (Lulu)
Gérard Jugnot (Gaston, le guichetier)
Gaston Meunier (Monsieur Duvernois)
Max Amyl (L'agent de police)
Bob Asklöf (L'ami de Lulu)
Christian Saint-Denis (Le bagagiste)
Maurice Travail (Le voyageur)
Jean Pieuchot (Le rabbin)
Thierry Lhermitte (Le jeune militaire)
Liza Braconnier (L'amie de Rose)
François Brincourt (Le ferrailleur)
Jean Roche (Le reporter)
Popeck (L'agent aux toilettes)
Christian Clavier (Le contrôleur homosexuel)
Henri Coutet (L'autre contrôleur)
Madeleine Bouchez (La passante offusquée)
Marc Arian (L'aveugle)
René Aranda (Un bagagiste)
Maurice Devienne (Un joueur)
Tony Rödel (Un allemand)
Sébastien Floche, Marcel Gassouk, Georges Aubert, Pierre Duncan (Des clients des toilettes)


L'histoire : Max et Riton, deux petits truands, volent des voitures pour le compte de Fano. Ils font preuve d'une telle maladresse que celui-ci songe à les renvoyer, mais il a besoin d'eux pour une affaire importante : le cambriolage de la caisse de retraite de la SNCF. Pour mener à bien cette délicate opération, les trois lascars doivent investir les toilettes d'une gare parisienne. En effet, les locaux jouxtent les sous-sols de l'immeuble où se trouvent les coffres contenant le magot. Pour parvenir à leurs fins, ils doivent tromper la vigilance de la dame-pipi...


Tournage : du 19/08 au 04/10/1974 à la gare de l'Est et aux Studios d'Epinay. Quelques scènes tournées dans le nouvel hôtel Concorde La Fayette du 17ème arrondissement de Paris (1974-2013, de nos jours le Hyatt Regency Paris Étoile).

Un remake a été réalisé au Danemark, Alt på et bræt de Gabriel Axel, sorti le 18/02/1977, tourné principalement à la gare centrale de Copenhague et dans les studios Nordisk Film Risby Studierne à Albertslund, banlieue à 15 km du centre de Copenhague.


Box-office : 43ème place en 1975 avec 974 344 entrées.


Inédit en DVD, sorti par RCV en VHS en 1985, réédité le 17/10/1994 par UGC Vidéo.
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Michel Audiard

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pak
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Re: C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule ! - 1974 - Jacques Besnard

Message par pak » 05 févr. 2021, 13:41

Je n'écris pas ces lignes pour rédiger un avis sur le film, mais plutôt pour en révéler un (très) petit détail.

Je collectionne certaines séries de romans populaire, dont ceux des éditions Gerfaut. En attendant un article sur cette maison d'édition dans la rubrique "Livres, BD" de la section "War" du forum, voici un petit clin d’œil vers cet éditeur qui fut l'un des leaders d'édition de romans populaires dans les années 1960 et 1970, principalement dans le roman de guerre.

En fait, c'est en regardant le film C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule ! que j'ai eu l'idée de ce message.

En cette période de pandémie qui nous cloître à la maison, nous privant de salles de cinéma, et en plus pas tellement intéressé par ces films de super-héros américains qui se lattent la tronche à coups d'immeubles, je me replonge dans le cinéma dit populaire français des années 1970 à 80, revoyant ces films un peu oubliés grâce au cinéma à la demande des chaines thématiques. Oubliés, mais pas totalement, puisque le film que j'ai visionné hier soir, C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule ! donc, titre à la / ou en hommage à Michel Audiard (qui n'a pas participé au film), avait rassemblé un peu plus de 800 000 spectateurs lors de sa diffusion sur la chaine C8 le mardi 02/06/2020 à 21H15, soit presqu'autant que les 974 344 entrées France lors de l'exploitation du film en 1975 (sortie du film le 22/01/1975).

Sympathique comédie dont le scénario avait été initié par le trio Christian Clavier, Gérard Jugnot et Thierry Lhermitte, pas encore adoubés par le succès des Bronzés. D'ailleurs de leur scénario ne reste quasi que l'idée centrale, celle d'un casse d'un coffre de la SNCF via les toilettes publiques de la gare de l'Est, puisque le scénario a été entièrement revu par le réalisateur du film, Jacques Besnard (Le Grand restaurant, Le Fou du labo 4, Le Jour de gloire... pour situer l'humour du bonhomme) et le fameux scénariste Jean Halain, vétéran du cinéma franchouillard, afin d'adapter l'histoire au trio vedette du film, d'une autre génération que les trublions du Splendid, à savoir les inimitables Bernard Blier, Michel Serrault et Jean Lefebvre ! Cela n'empêchera pas Clavier, Lhermitte et Jugnot de faire des apparitions dans le film. Si celles de Jugnot, avec son running gag d'employé de gare qui a un soucis d'incontinence sont anecdotiques, celle, rapide, de Lhermitte, transparente, l'unique et courte de Clavier en flic de quartier (ou en contrôleur, pas bien reconnu l'uniforme qu'il porte) faisant des avances dans les toilettes à Bernard Blier vaut son pesant de cacahuètes !

On aperçoit d'ailleurs sur la capture ci-dessous Bernard Blier dans son œuvre :

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Mais ce qui m'amène ici n'est pas le talent de l'acteur, mais plutôt ce qu'on aperçoit dans la vitrine de la librairie à droite et qui m'a tapé dans l’œil à la vision du film. Si on zoome, on peut voir ceci :

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Oui, sur la rangée du haut, on voit nettement les couvertures des trois premiers numéros de la collection "Super Hors Série" des éditions Gerfaut (les cochonnesques) : Fraulein SS, Les Prêtresses de la croix gammée (1972), et Filles à soldats (1973), tous trois signés Kurt Gerwitz (pseudonyme de Jean-Hubert Guffens). Scène tournée dans la gare de l'Est, en août 1974 (le tournage du film s'étant étalé entre le 19/08 et le 04/10/1974, les scènes dans la gare filmées en août).

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Où l'on peut dire que c'est une illustration parfaite de la notion du roman de gare. Cela me renvoie d'ailleurs à certains souvenirs, quand je prenais le métro pour aller à la gare Montparnasse certains samedis vers 1985, trouvant dans ces librairies de gare les derniers numéros Gerfaut parus (pas ceux montrés ici, l'éditeur ayant stoppé cette variante après 11 titres parus), et ce même quelques mois après l'arrêt définitif de son activité.

Une remarque quand même : pas certain que ces couvertures seraient de nos jours acceptables dans une vitrine, même de gare. On peut voir pendant la scène une figurante avec une petite fille examiner longuement la vitrine et donc regarder ces illustrations un peu sulfureuses. En cette époque où offuscation et levée de bouclier pour un rien sont devenues la norme, on est presque surpris de voir cela à l'écran.


C'est pour cela que j'aime (re)voir des films français de cette période, quand leurs scénarios sont des histoires contemporaines, car quels que soient leurs qualités ou défauts, grands ou petits films, ce sont des témoins temporels de leur époque (c'est vrai pour toutes les décennies du cinéma, mais les années 1970-80 me parlent plus puisque j'y ai grandi).


Un reportage daté du 24/08/1974 sur le tournage du film à la gare de l'Est, mis en ligne par l'INA, où l'on se rend compte que le trio vedette ne prend pas le film très au sérieux, et il ne s'en cache pas vraiment, loin des interviews très consensuelles et / ou un brin coincées qu'on voit régulièrement à la télévision.

Dans la guerre, il y a une chose attractive : c'est le défilé de la victoire. L'emmerdant c'est avant...

Michel Audiard

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