Mon secrétaire travaille la nuit - Take a Letter, Darling - 1942 - Mitchell Leisen

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kiemavel1
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Mon secrétaire travaille la nuit - Take a Letter, Darling - 1942 - Mitchell Leisen

Message par kiemavel1 » 30 déc. 2019, 23:44

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Tom Verney, un artiste peintre fauché, se présente dans une grande agence de publicité avec une lettre de recommandation à présenter à un certain MacGregor, qui s'avère - contre toute attente – être une femme, laquelle l'engage sur le champ malgré son absence de références comme secrétaire personnel, sa principale mission étant d’accompagner sa patronne dans les soirées d'affaires où Verney sera chargé de séduire les épouses des clients difficiles … ou de rassurer les épouses jalouses en passant pour le fiancé de MacGregor car le célibat de celle ci et son charme lui posent des problèmes en affaires. Une condition : ne jamais tomber amoureux d'elle, sous peine d'être viré comme l'ont été ses 4 prédécesseurs. En principe …
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Comédie « de bureau » assez typique mais inversant totalement les rôles habituellement dévolus aux deux sexes. Ici, le boss est une femme et l'escort, employé uniquement pour son physique avantageux, un homme.
Le retournement des conventions se concrétise dans des séquences vues ailleurs, telle la visite chez le couturier pour rhabiller l'employé pas suffisamment élégant pour sa future fonction. C'est la femme de pouvoir et au caractère bien trempée qui envoie donc Verney se faire habiller chez un tailleur et il a toutes les peines du monde à faire entendre ses goûts parce que Madame a ses propres exigences (mais il finit par avoir gain de cause au bout d'une séquence assez drôle).
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Une fois habillé comme un prince et après qu'il ait bredouillé – un peu gêné - quelques vagues explications sur ses nouvelles fonctions, son voisin et ami lui répondra : « Ah oui, tu vas faire le gigolo ! » Mais non... pas avec sa patronne en tout cas, malgré quelques quiproquos initiaux. MacGregor ne pense vraiment qu'à son boulot (c’est elle qui dirige de fait l’agence de publicité qu'elle a sauvé de la faillite. D'ailleurs, son associé, le créateur de la boite, n'est jamais vu autrement que s’entraînant à différents jeux dans son bureau). Rosalind Russell était l’actrice parfaite pour donner vie à cette femme émancipée, indépendante, qui par sa dureté apparente, ses propos dissuasifs et sa forte personnalité refroidit les mâles qui l'entourent malgré qu'elle soit jolie, chaleureuse et souriante, l'actrice pouvant jouer sur tous les tableaux à la fois au cours d'une même scène...
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Dans un premier temps, sa fonction aussi refroidit le mâle en position d'infériorité, Verney, qui ne pouvait pas s'amouracher (selon le scénariste :wink: ) d'une femme autoritaire et, professionnellement, son supérieur hiérarchique. Mais des deux cotés, on fait du chemin : MacGregor commence à adoucir sa carapace en acier trempé et MacMurray s'affirme et reprend le pouvoir en parvenant à rendre jalouse sa patronne … Cela survient dans une seconde partie pas vraiment satisfaisante où deux nouveaux personnages fortunés entre en piste, un frère, Jonathan (joué par MacDonald Carey), qui après avoir divorcé 4 fois détestent les femmes, et sa sœur Ethel (Constance Moore) … laquelle tombe amoureuse de Verney. Malheureusement, les développements du scénario nous laissent un peu sur notre faim, tout comme ces personnages secondaires qui apparaissent à mi chemin : les quiproquos, un projet de mariage avortée, le retour -bienvenu pour le coup – de la peinture, la passion de Verney … sont des développements assez faibles qui rappellent que Leisen, aussi doué était-il, avait besoin des scénarios des géniaux Preston Sturges ou Billy Wilder pour réaliser ses chefs d’œuvre antérieurs … Letter est très sympathique mais n'en est pas un.
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Dommage car, entre autres choses, l' ouverture du film est tonitruante. MacMurray fait son entrée dans une salle remplie de secrétaires. Après qu'elle ait pris connaissance de la raison de sa visite, la jeune femme de l'accueil et du standard décrète après l'avoir envisagé de haut en bas : « Vous allez avoir le travail ! » devant un jeune nigaud mi amusé mi intimidé. Puis ce sont plusieurs secrétaires qui minaudent autour de lui tandis qu'il attend d'être reçu par le patron (il ne sait pas encore qu'il s'agit d 'une patronne) ; avant qu'un homme -visiblement son prédécesseur- ne sorte du bureau du dit patron en se tenant la joue, venant visiblement d'être giflé. Puis, passant devant son futur remplaçant, l'homme saisit sa lettre de motivation et pouffe de rire devant le pauvre type de plus en plus inquiet et intimidé.

Vu ' à peu près' en vost

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chip
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Re: Mon secrétaire travaille la nuit - Take a Letter, Darling - 1942 - Mitchell Leisen

Message par chip » 31 déc. 2019, 09:37

Un livre de poche très complet sur l'œuvre de Mitchell Leisen. Curtis books 1973.
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kiemavel1
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Re: Mon secrétaire travaille la nuit - Take a Letter, Darling - 1942 - Mitchell Leisen

Message par kiemavel1 » 01 janv. 2020, 19:32

… et un de plus que je n'ai pas

Ma bibliothèque ciné est assez réduite, probablement entre 3 et 400 ouvrages … en volume, à peu près 2 bibio Billy (du suédois fabriquant de meuble en kit dégradable mais pas bio :wink: )

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