Five star final - 1931 - Mervyn LeRoy

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Stark
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Five star final - 1931 - Mervyn LeRoy

Message par Stark » 07 nov. 2019, 19:04

Avant l'ère du film noir qui démarre en 1940, la période pré code de 1929 à 1934 proposait quelques titres très audacieux. Certains sont classés comme chefs d'oeuvre du cinéma ("Freaks", "I Am a Fugitive From a Chain Gang"), mais beaucoup d'autres titres restent à découvrir : "Baby Face", "Law and Order" ou "Blood Money" et de très nombreux autres titres.

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En 1931, Mervyn LeRoy est un très jeune réalisateur qui réalise "Little Caesar" avec E. G. Robinson, travaillant avec le directeur photo d'origine italienne Tony Gaudio, expert en clair obscur ("The Racket", "Fog Over Frisco"). La même année, Mervyn LeRoy réalise ce "Five Star Final" avec encore E. G. Robinson, une histoire sulfureuse de presse à scandales traitée avec un montage et un découpage percutant. Le réalisateur travaille cette fois-ci avec un autre directeur photo d'origine italienne expert lui aussi en clair obscur, Sol Polito, avec qui il travaillera pour "I Am a Fugitive From a Chain Gang" l'année suivante, chef d'oeuvre qui peut être considéré comme un des premiers films noirs. Inutile de dire que E. G. Robinson est ultra dynamique dans ce récit à tiroirs. Il est secondé par Monsieur Monstre de Frankenstein en journaliste vraiment immonde.



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Si vous aviez des à priori sur la mollesse des films des années 30, regardez ce "Five Star Final", c'est disponible à moins de dix euros dans la collection "Forbidden Hollywood" qui propose d'autres pépites sacrément audacieuses. Malheureusement pas "Two Seconds", autre film pré noir de Mervyn LeRoy avec encore E. G. Robinson.

Mais qu'aurait pu être réellement le film noir sans ce Code Hays, qui disparaît dans les années 60 avec par exemple "Seconds" de John Frankenheimer, pourtant longtemps invisible? Même si de nombreuses scènes transgressent trop ponctuellement ce Code dans les films policiers et les westerns des années 30 - 40 - 50.

kiemavel1
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Re: FIVE STAR FINAL - 1931 - Mervyn LeRoy

Message par kiemavel1 » 07 nov. 2019, 23:50

Un excellent film sur le " Yellow Journalism ", en français, la "presse à scandale"
… avec aussi la très jolie Marian Marsh

En ce qui concerne la "mollesse" des films des années 30, c'est peut-être l' à priori de ceux qui le connaissent peu. Par la suite, le flicage n'a effectivement pas empêché nombre de cinéastes de finasser avec le code mais évidemment cette (longue) parenthèse de presque 30 ans brida le cinéma américain. Ce qui ne les empêcha pas de produire quantité de films passionnants sur le milieu de la presse. Sur la "presse à sensation", qu'y-a-t 'il de plus fort que Fureur sur la ville de Endfield ? Or, le film est sorti en 1950, de même que The Underworld Story qui complète le précédent. Après, il faut quand même dire que si le contexte de l'époque et le code de production n'empêchèrent pas Enfield de réaliser ces deux brulots … sa carrière américaine s'est arrêtée là :x

Sujet très proche ... même année (1950) … même conséquence pour le metteur en scène : Haines / The Lawless de Losey. Un autre indispensable
ainsi que -évidemment - Le gouffre aux chimères de Wilder (1951) … mais c'est plus un portrait de monstre, celui d'un arriviste sans scrupules … Quoique … S'il n'y a pas de lynchage dans ce film là, Wilder n'est pas beaucoup plus tendre pour ses contemporains.

Plus largement, sur ce milieu de la presse, personne ne peut s'aligner sur les américains. Que ce soient des films noirs, des comédies dramatiques ou des comédies, ils se sont montrés prolifiques et imbattables. code ou pas

L'année suivante, en 1932, était sorti un autre film sur la presse à scandale : The Famous Ferguson Case de Lloyd Bacon, comme LeRoy, un metteur en scène prolifique des années 30, mais un peu moins doué (et qui avait pour favori le concurrent principal de Robinson : James Cagney)

===
Dans l'immédiat, on peut trouver l'ensemble de la collection "Forbidden Hollywood" ou "Pre-Code" de Warner pour pas cher … mais ça risque de ne pas durer étant donné que la collection s'est arrêtée. La plupart des titres sont à voir ! Pour ma part, je ne les ai pas tous car nombre de titres avaient précédemment été édités aux USA (avec français) dans différents coffrets (autour de 2005)
Modifié en dernier par kiemavel1 le 08 nov. 2019, 00:40, modifié 1 fois.

Stark
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Re: Five star final - 1931 - Mervyn LeRoy

Message par Stark » 08 nov. 2019, 00:39

On peut encore citer "The Big Clock", "Deadline USA" ou "Scandal Sheet" (d'après Sam Fuller). Et de Fuller, il y a "Park Row".
J'ai un faible pour "Slander" réalisé par Roy Rowland, Steve Cochran est bien répugnant.

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kiemavel1
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Re: Five star final - 1931 - Mervyn LeRoy

Message par kiemavel1 » 08 nov. 2019, 01:54

Stark a écrit : 08 nov. 2019, 00:39 On peut encore citer "The Big Clock", "Deadline USA" ou "Scandal Sheet" (d'après Sam Fuller). Et de Fuller, il y a "Park Row".
J'ai un faible pour "Slander" réalisé par Roy Rowland, Steve Cochran est bien répugnant.

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Les 3 premiers films noirs, un grand oui. Slander c'est quand même loin -pour moi - des 3 autres. Rowland, j'aime beaucoup certains de ses films mais je suis réservé sur ses policiers et films noirs. Je leur trouve les mêmes défauts qu' à ceux de Richard Thorpe. Ils ont la technique, assimilé les ingrédients, la direction d'acteurs, etc … mais ils n'ont pas l'air d'avoir la sensibilité nécessaire pour aborder le genre (leurs films noirs sont guindés et froids) et cela se voit aussi aux invraisemblances psychologiques que j'y détecte - celles qui me gâchent le plus le plaisir (contrairement aux invraisemblances scénaristiques qui me troublent moins). C'est qu'ils donnent l'impression de ne pas comprendre leurs personnages. Problème, selon moi, aussi de sensibilité. Il y a au moins deux liens entre eux. Le premier c'est Robert Taylor qu'ils employèrent tout deux dans le noir. Or, pour moi, c'est une faute que de prendre Taylor dans des rôles d'homme déchu à la Mitchum. Le second, c'est que l'un (Thorpe) tourna la première version de l'histoire d'un boxeur imaginaire nommé Tommy McCoy (avec d'ailleurs Robert Taylor) et que le second en fit le remake (avec Rooney).


J'aime bien le film de Fuller mais je trouve que comme très souvent, dès qu'un cinéaste s'intéresse à un sujet qui le touche de près et qui lui tient vraiment à cœur, ce n'est pas dans ce genre là qu'il donne le meilleur… je ne déposerais pas de "théorème" là dessus mais je l'ai constaté plus d'une fois. Le premier nom qui me vient en tête, c'est Wellman (avec les films d'aviation)

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