Mon fils est innocent - Trial - 1955 - Mark Robson

Liste des films critiqués
Répondre
Avatar du membre
Cole Armin
Administrateur
Messages : 3821
Enregistré le : 15 janv. 2005, 13:52

Mon fils est innocent - Trial - 1955 - Mark Robson

Message par Cole Armin » 29 nov. 2015, 17:00

Image

Réalisateur : Mark Robson
Acteurs : Glenn Ford, Dorothy McGuire, Arthur Kennedy, John Hodiak, Katy Jurado, Rafael Campos, Juano Hernandez, Robert Middleton

Film contestataire abordant racisme, communisme, corruption et lynchage ! Des thèmes pour certains au menu de Graine de violence, autre production MGM de 1955 avec Glenn Ford. Ici le thème est abordé sous l'angle juridique du point de vue d'avocats et plusieurs scènes de tribunal.
Si le sujet est excellent, adapté d'un roman de Don Mankiewicz, le film expédie le fond de l'affaire juridique traitée pour se concentrer sur les enjeux sociétaux de l'époque. Malgré ce défaut, le film se suit avec intérêt.

Outre un solide duo Glenn Ford / Dorothy McGuire, le film offre à Arthur Kennedy un rôle excellent et une nomination aux Oscar.
Les seconds rôles sont composés de visages familiers (John Hodiak dans l'un de ses derniers films avant de mourir, Katy Jurado) et d'une performance notable de Juano Hernandez en juge.
Un film fort à ne pas manquer.

Trial est inédit en DVD en France. Il y a un DVD Américain sans sous-titre et TCM France l'a déjà diffusé.

Image
Image
Image
Image
Image

kiemavel1
Messages : 502
Enregistré le : 06 juin 2015, 11:49

Re: Mon fils est innocent - Trial - 1955 - Mark Robson

Message par kiemavel1 » 29 nov. 2015, 22:35

Vu une fois il y a un bout de temps et je n'ai pas beaucoup aimé le traitement de ce sujet effectivement audacieux et ambitieux par Mark Robson. Beaucoup de bonnes intentions mais aussi beaucoup de lourdeur, un peu comme dans les productions et réalisations de Stanley Kramer mais il faut dire que je suis peu fan de ces films "criminels" qui abordaient dans les années 50 des sujets de société un peu audacieux. C'est le "un peu" qui me gêne…Je n'avais pas non plus aimé le jeu très, très démonstratif de Glenn Ford dans celui là…Mais c'est un souvenir assez vague...

Avatar du membre
Supfiction (Uncool)
Messages : 6
Enregistré le : 04 nov. 2015, 21:46

Re: Mon fils est innocent - Trial - 1955 - Mark Robson

Message par Supfiction (Uncool) » 13 janv. 2018, 14:02

kiemavel1 a écrit : 29 nov. 2015, 22:35 Vu une fois il y a un bout de temps et je n'ai pas beaucoup aimé le traitement de ce sujet effectivement audacieux et ambitieux par Mark Robson. Beaucoup de bonnes intentions mais aussi beaucoup de lourdeur, un peu comme dans les productions et réalisations de Stanley Kramer mais il faut dire que je suis peu fan de ces films "criminels" qui abordaient dans les années 50 des sujets de société un peu audacieux. C'est le "un peu" qui me gêne…Je n'avais pas non plus aimé le jeu très, très démonstratif de Glenn Ford dans celui là…Mais c'est un souvenir assez vague...
Tavernier trouve lui dans son dernier blog que c'est au contraire très audacieux.
Spoiler : Afficher
TRIAL (LE PROCÈS) est une œuvre passionnante que nous voulions revoir dans sa vraie version (4 minutes de plus), après la défense de Rivette et qui confirme de manière positive la remarque de Yordan reprochant à Robson de vouloir s’en prendre à l’establishment et d’être obsédé par la critique sociale. On se demande même si le titre, au-delà de son contenu judiciaire (la défense d’un jeune Mexicain accusé de meurtre), n’a pas une portée métaphorique plus large tant les auteurs mettent en cause tout ce qui déchire, ravage les Etats-Unis en 1947 : le racisme qui gangrène non seulement les citoyens mais certaines institutions, la corruption policière, les pressions sur la Justice, la manipulation orchestrée par un parti politique, le parti communiste, pour fabriquer une cause et obtenir un martyr. Sans oublier la Commission des activités anti-américaines qui renait et s’en prend dans une séquence brutale à Glenn Ford, l’avocat du jeune Mexicain parce qu’il s’est rendu à un meeting orchestré par les Communistes. La description de la communauté blanche haineuse, bigote dépasse « l’anti-racisme de complaisance ». On y voit des suprémacistes blancs qui organisent un lynchage et veulent attaquer la prison à la nitroglycérine. Le shérif ne leur parle qu’après avoir été payé par Ford et les désarme en leur promettant une « pendaison humaine ».
Nous ne connaissons aucun film de cette époque qui s’en prenne aussi frontalement à autant de thèmes brûlants et on aurait pu s’y perdre. Mais Robson orchestre le scénario de Don Mankiewicz (I WANT TO LIVE) avec une rigueur, une force de conviction assez remarquable qui n’exclut pas la subtilité : le personnage du juge noir incarné par Juano Hernandez fait apparaître les limites de l’anti-racisme de Ford (dont la déstabilisation nous vaut un plan magnifique). TRIAL évoque de manière prémonitoire et avec une grande justesse comment une cause (et donc la politique) se transforme en spectacle lors de la scène du meeting communiste, l’une des plus spectaculaires, des plus brillantes que Robson ait jamais tourné, avec des changements de plan, d’axes qui n’ont rien à envier à ELMER GANTRY. Arthur Kennedy en avocat manipulateur y est sensationnel et ses méthodes semblent très proches de celles des prédicateurs fondamentalistes. On peut regretter les motivations superficielles données par Dorothy McGuire, par ailleurs, excellente, pour justifier son adhésion au Parti et surtout les 10 dernières minutes qui sacrifient aux travers des films de procès (avalanche de coups de théâtre) et à une vision plus univoque et conservatrice, défaut courant dans les productions Dore Schary. Partition moderne, inventive et discrète de Daniele Amfiteatrof. Proche de celle de THE HARDER THEY FALL.
The only true currency in this bankrupt world is what you share with someone else when you're uncool.
Image

Répondre