Les cinq survivants - Five - 1951 - Arch Oboler

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Stark
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Les cinq survivants - Five - 1951 - Arch Oboler

Message par Stark » 04 juil. 2021, 09:59

Five (les Cinq survivants) est réalisé et écrit en 1951 par Arch Oboler.
Avec William Phipps, Susan Douglas Rubes, James Anderson, Charles Lampkin, Earl Lee.

L'humanité est détruite par une bombe, cinq survivants se retrouvent et cherchent des solutions pour l'avenir.
Five est le premier film post apocalyptique, et c'est plutôt une réussite. Il s'agit d'un film de réflexion et non d'action, les personnages font le point sur cette tragédie et vont en tirer des conséquences encore plus troubles. Une femme enceinte, un homme de couleur, un employé de banque, un philosophe et un alpiniste raciste vont-ils se comprendre ? Le film est principalement tourné sur la côte californienne dans la propre maison d'architecte d'Arch Oboler. Il s'agit donc d'un film vraiment hors du commun, loin des règles hollywoodiennes, même le casting est surprenant de vérité. Anecdote lue dans une review sur imdb, il y a en fait un sixième personnage, le bébé, embauché sur la plage près du tournage, il ne figure pas au générique.
La filmographie d'Arch Oboler recèle quelques surprises de séries B, comme Bewitched, the Twonky, Bwana devil ou the Bubble. L'édition Artus est de bonne qualité et se trouve encore à un prix raisonnable.



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Arch Oboler

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Cole Armin
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Re: Les cinq survivants - Five - 1951 - Arch Oboler

Message par Cole Armin » 04 juil. 2021, 10:25

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David Vincent
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Re: Les cinq survivants - Five - 1951 - Arch Oboler

Message par David Vincent » 08 juil. 2021, 12:33

Bonjour à toutes et tous!

Five, ou l’histoire du jour d’après.


Il est des films qui vous marquent durablement ; Five en fait partie pour ce qui me concerne.
Il est des films qui par leur originalité et leur avant-gardisme posent les jalons d’un nouveau genre cinématographique ; CINQ survivants en fait assurément partie.
Car, dans le genre (ou le sous-genre, peu importe) films traitant de la survie après une guerre nucléaire, Five fait à n’en pas douter figure de précurseur, voire d’étalon.
Dans ce cadre, je ne peux que vous inviter à regarder : Instinct de Survie (1956, Roger Corman), Le Monde, la Chair et le diable (1959, Ranald MacDougall), Le Dernier Rivage (1959, Stanley Kramer), La Bombe (1965, Peter Watkins), La planète des singes (1968, Franklin J.Schaffner), Virus (1980, Kinji Fukasaku), Le Jour d’après (1983, Nicholas Meyer) et le très poignant Threads (1984, Mick Jackson). Vous y retrouverez tous les codes introduits par le génial Arch Oboler.
Arch, fils d’immigrants juifs russes pauvres mais néanmoins très cultivés était, avant la réalisation de Five, considéré comme étant un concurrent très sérieux d’Orson Welles en matière de créativité radiophonique. A un tel point que par la suite on a dit d’Oboler qu’il était à la radio ce que Rod Sterling était à la télévision, le même Rod Sterling qui d’ailleurs rendra hommage à Oboler dans plusieurs de ses épisodes de la 4ème dimension…
En 1950, soit CINQ ans après les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki, Arch (très engagé intellectuellement et inquiet de la situation internationale) nourrit le projet de concevoir le 1er film abordant le sujet de la survie après un holocauste nucléaire. C’est ainsi que naquit CINQ…survivants.
Réalisé et produit avec très peu de moyens (et c’est tant mieux), Five aborde avec intelligence le consumérisme, le labeur, la complexité des rapports humains, le racisme, le respect d’autrui mais aussi, et surtout, la vision qu’a Oboler d’une société vivant en harmonie avec ce qu’il y a de plus puissant au monde : la Nature.
C’est ainsi que la demeure personnelle d’Oboler s’impose d’emblée comme un des « personnages » principaux du film, si ce n’est le personnage principal. Conçue et construite par l’immense architecte Frank Lloyd Wright à qui l’on doit « la maison sur la cascade », ce havre de paix « Usonian » de type nid d’aigle est en parfaite osmose avec son environnement. Arch en fera naturellement le cadre protecteur qui abritera la naissance d’un nouveau monde plus respectueux de ses semblables et plus apaisé dans ses colères.
Mais, pour qu’il y ait naissance d’une nouvelle civilisation humaine maîtresse de son destin, encore faut-il qu’il y ait DEUX personnes le voulant et le pouvant (tels Adam et Eve dans la Genèse).
De fait, on comprend mieux la mort du bébé de Roseanne qui incarnait le dernier lien qui la rattachait à l’ancien monde. D’ailleurs, le film se termine par cette parole de Roseanne à Michael : Je suis prête à vous aider maintenant…
En espérant qu’ils ne reproduisent pas les erreurs du passé.
Five est donc un chef-d’œuvre génial truffé de messages que l’on peut visionner maintes et maintes fois en y trouvant toujours matière à réflexion.
Au bilan, je vous conseille la très belle édition DVD de 2009 de l’Atelier 13, en VOSTF avec un livret informatif (en espagnol) et un super bonus totalement en relation avec le film : un épisode de l’excellente série MEDIC : Flash of darkness.

1er film en 3D : Bwana Devil projeté le 26 novembre 1952 au Théâtre Paramount (Oakland, Californie) avec Robert Stack (Ecrit sur du vent) et Nigel Bruce (Le seul et unique Dr Watson). Décidément, Oboler était en avance sur son temps…

Stark
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Re: Les cinq survivants - Five - 1951 - Arch Oboler

Message par Stark » 17 juil. 2021, 09:31

Merci à David Vincent d'avoir appuyé ce film si singulier qu'est Five.
En fouillant la maigre filmo de Stuart Gilmore après avoir vu son Virginian, j'y découvre son cinquième et dernier film de 1952, Captive women, l'histoire de trois clans se faisant la guerre 1000 ans après une explosion nucléaire à New-York, voilà une trame qui pourrait nous rappeler Mad Max.


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Le plus étonnant est qu'il était distribué en double séance avec Invasion USA dans lequel les grandes villes américaines étaient détruites par des bombes atomiques soviétiques, à grands renforts de stock shots.


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Je n'ai jamais vu ces deux films.

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