Sale temps pour un flic (Code of silence) 1980

Pays : États-Unis (1H41) Couleurs
Réalisateur : Andrew Davis
Acteurs : Chuck Norris, Henry Silva, Bert Remsen, Mike Genovese, Nathan Davis, Ralph Foody, Allen Hamilton, Ron Henriquez, Joe Guzaldo, Molly Hagan, Ron Dean, Wilbert Bradley, Dennis Farina, Gene Barge, Mario Nieves, Miguel Nino, Ronnie Barron, Joseph F. Kosala
Producteur : Raymond Wagner, Eric Pleskow
Scénaristes : Michael Butler, Dennis Shryack, Mike Gray, John Mason
Directeur de la photographie : Frank Tidy
Composition musicale : David Michael Frank
Thème : Trafic de drogue, Métro
Studio :
2 DVD / Blu-Ray disponibles

Genre complémentaire : Policier
Résumé : Un policier de Chicago est pris au milieu des guerres de gangs, alors que ses collègues lui reprochent d'avoir brisé la loi du silence en dénonçant des représentants de la loi corrompus...
Lieu de tournage : Chicago, Illinois

Informations complémentaires : Sortie États-Unis : 03/05/1985 - Sortie France : 17/07/1985


Format : 1.85 : 1
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Mono

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Chuck vs motocrotte

Posté par pak le 3/12/2017
Sale temps pour un flic, ce n'est pas un bulletin météorologique déconseillant aux membres des forces de l'ordre de mettre un pied dehors... Non, c'est un polar urbain qui a la particularité d'être un film regardable avec du Chuck Norris dedans. L'ami Chuck revient en fait au genre de son ascension, c'est-à-dire le polar musclé plein d'action (ne vous attendez pas à une enquête poussée basée sur des indices et analyses, on n'est pas chez Columbo quand même). Le film sortira après les deux premiers Portés disparus, et juste avant ce qui sera l'un de ses plus gros succès, l'inénarrable Invasion U.S.A. et ses envahisseurs communistes. En fait l'année 1985 sera un peu son apogée, avec successivement les sorties aux États-Unis de Portés disparus 2 en mars, Sale temps pour un flic en mai, et Invasion U.S.A. en septembre. Dans ce trio de films, Sale temps pour un flic est qualitativement au-dessus des deux autres. Cela doit être dû au fait que le script fut d'abord proposé à Clint Eastwood pour être le quatrième épisode des tribulations d'Harry Callahan (d'ailleurs le titre du script fut un temps titré Dirty Harry IV : Code of silence), mais l'acteur, qui n'a pas été super emballé, le refusera car l'estimant trop proche de ce qu'il avait déjà fait avec ce personnage, et il optera pour un autre scénario qui deviendra Sudden impact. Le script fut aussi proposé à Kris Kristofferson afin de relancer sa carrière après le bide financier énorme de La Porte du paradis de Michael Cimino, mais l'acteur le refusa aussi, le trouvant trop violent et il préféra tourner dans Flashpoint de William Tannen, première production cinématographique de HBO : pas certain que ce choix ait été meilleur... William Tannen qui réalisera par ailleurs en 1988 Héros, un autre polar avec notre Chuck, film qui avait presque eu bonne presse à sa sortie...

Toujours est-il que le projet finit par tomber entre les papattes velues de Chuck Norris, juste avant qu'il ne signe un pacte avec le diable, ou du moins les diables, j'ai nommé Menahem Golan et Yoram Globus de la Cannon pour un premier contrat de cinq films, celui-ci étant produit par Orion Pictures (la même firme qui a produit Terminator, Robocop, Platoon... certes pas du cinéma fleur bleue, mais du haut de gamme tout de même dans le genre action).

L'esthétique du film est directement inspirée des polars de la fin des années 1960, début des années 1970, et on sent que les scénaristes ont bien regardé des films comme Bullitt, French connection ou Serpico. Par contre, la musique, visiblement jouée sur un clavier Bontempi (et je découvre d'ailleurs que la marque fête ses 80 ans en 2017 ! ) que le compositeur a piqué à son gamin, situe irrémédiablement le film dans les années 1980, époque où on jouait sur clavier comme un flic tapant à la machine à écrire, avec deux doigts donc, le tout accompagné d'une boite à rythme... Et ce dès le début, où en même temps, on voit sur l'écran Chuck jouer les éboueurs avec un professionnalisme appliqué (une vocation contrariée ? ). Bon, en fait, l'est infiltré et est en train de monter un flag sur une livraison de drogue, car avec les barbares communistes et les salauds de terroristes, les pourritures de trafiquants sont les cibles privilégiées de l'administration Reagan, et donc de Norris.

Alors donc, Chuck, alias Eddie Cusack dans le film, qui met des pulls alors que tout le monde est en chemise, avec le holster par dessus, pour faire plus cool attitude à la Steve McQueen tendance Bullitt, d'ailleurs son perso conduit une belle caisse sportive à l'image de Bullitt et de sa Ford Mustang Fastback (ici une Pontiac Firebird), il a ses références le monsieur, se prépare à tomber sur le paletot de types franchement louches occupés à une transaction de drogue. Cusack ramasse donc les poubelles avec un manque de conviction pour une fois idéal pour ce métier ingrat mais nécessaire, et ses collègues sont en planque tout autour, ce qui provoque la première réplique mémorable du film, quand un des flics voit un de ses potes trépigner sur place et lui demande pourquoi il est nerveux, l'autre répond "Non, je ne suis pas nerveux, c'est juste que j'ai envie de pisser, c'est tout... ". Mouarf !

Mais, manque de bol, ça tourne mal car des zigotos volent l'argent du deal et descendent tous les trafiquants. Le flagrant délit, et donc l'enquête de notre Eddie, en prennent alors un méchant coup, et en plus ça met en rogne le propriétaire de la dope, le trafiquant Camacho qui a les traits découpées à la serpe d'Henry Silva. Et faut pas l'énerver Henry Silva, même s'il va mourir. Ben oui, Silva, c'est le méchant en chef, et le méchant, dans les films d'action américains, il meurt toujours à la fin. Avant d'en arriver là, il va tout de même bien mettre le bordel, mais aussi faire de grosses bourdes, car il y en a un autre qu'il ne faut pas énerver, et il est adepte des arts martiaux ! Par exemple, non content d'enlever une jeune fille qui est sous la protection de notre flic aux grosses cuisses, il va en plus descendre son meilleur ami. Et ça, c'est a fucking fatal error. Leur première rencontre est d'ailleurs marrante... Silva / Camacho promet à Norris / Cusack qu'un jour il lui offrira une cravate colombienne (en gros, on vous tranche la gorge, et on en sort la langue, c'est très seyant), ce à quoi ce dernier répond pourquoi ne pas le faire maintenant (ah oui, on est à ce moment-là dans un hôpital public bondé, on n'ose imaginer le massacre si le bad boy avait relevé le défi direct... Mais bon, les scénaristes n'ont pas osé, Chuck ne se battant pas au milieu d'innocents). On sent toutefois bien la franche estime que se portent ces deux-là... D'ailleurs, chose inhabituelle dans un film de Norris, l'humour est récurrent, mais du vrai hein, pas de l'involontaire provoqué par le ridicule (mais il y en a aussi, j'y reviendrai, on est chez Norris tout de même).

Parallèlement à cette sordide histoire de drogue, se dessine aussi une dénonciation des bavures policières à travers un flic qui descend par erreur un gamin et qui lui glisse en douce une arme. Une jeune recrue le voit et en parle à Cusack. Droit comme un i, i comme imperturbable, comme son jeu d'acteur, il ira témoigner contre son collègue, ce qui ne plaira pas du tout aux autres, de collègues. S'en suivra un des moments les plus ridicules du film, où, alors qu'il demande du renfort, pas un flic ne bougera le petit doigt (bonjour la solidarité) , car un flic ne témoigne pas contre un flic (d'où le titre original du film). Alors pour affronter la horde de méchants, notre Cusack va s'aider d'un... robot ! Et là on meurt de rire (l'humour involontaire, donc).

Car si le film était jusque là assez crédible, cette apparition absurde d'un robot télécommandé, sorte de précurseur de Robocop, mais en plus ringard, détruit toutes les ambitions de réalisme du réalisateur. Pourtant, celui-ci fait du boulot correct. Né et ayant grandi à Chicago, lieu du tournage, il connaît bien sa ville et trousse de bonnes séquences d'extérieurs, notamment une poursuite sur un métro directement pompée sur celle de Peur sur la ville d'Henri Verneuil, ou une autre, en automobile, à l'ancienne, sur les rues couvertes de Michigan Avenue et alentours (là encore, merci Bullitt, avec certains plans identiques, même si c'est nettement moins spectaculaire et plus court).

Il y a des éléments assez cocasses dans ce film. Par exemple on colle à Cusack un bleu comme coéquipier, sorte de clone raté de Sarkozy jeune, qui ne lui sert strictement à rien puisqu'il agit comme s'il n'existait pas. Il y a aussi une scène franchement drôle où deux malfrats braquent un bar... rempli de flics !

Les dialogues par contre, sont souvent dignes d'une cour de primaire. Citons ce mafieux disant à son chef : "Mais t'es fou dans ta tête ? " (c'est vrai qu'il pourrait être fou dans ses genoux ou dans l'avant-bras). Réplique qu'on a du mal à imaginer sortant de la bouche d'un gangster d'une quarantaine d'années. Ou ce garde du corps s'interposant entre son patron et Chuck en disant à ce dernier : "Qu'est-ce que tu viens foutre là toi ? Va te laver le cul ! ". Autant dire que notre héros ne va pas bien prendre ces doutes émis sur son hygiène anale. Le sbire aurait dû le savoir : Chuck Norris n'a pas besoin de se laver, la saleté a trop peur de côtoyer Chuck Norris.

Toutefois, malgré la fin idiote mettant en scène un robot ressemblant à une moto-crotte armée de roquettes, et le doublage un peu déstabilisant de Chuck Norris par Yves Régnier (encore que le Commissaire Moulin, Rick Hunter du pauvre, n'est pas non plus un enfant de cœur connu pour sa finesse progressiste), ce film est une solide petite série B policière, et l'un des meilleurs films de Chucky. Il faut dire qu'il a pour une fois un vrai réalisateur, Andrew Davis, pas un génie, mais un honnête faiseur qui aura son heure de gloire à partir de 1988, quand il signera un quasi remake de ce film, Nico (une partie des seconds rôles de Sale temps pour un flic sont aussi de la partie), avec un autre monument d'expressivité, Steven Seagal, avec qui Davis remettra le couvert pour Piège en haute mer, qui fera un beau carton en salles et permettra au réalisateur d'atterrir sur Le Fugitif avec Harrison Ford, son meilleur film, où il se sera transcendé, ou alors c'est un gros coup de bol, parce qu'après, il ne refera que des navets avec beaucoup de dollars (Poursuite, Meurtre parfait, Dommage collatéral, Coast guards. On est d'ailleurs sans nouvelles du réalisateur depuis le four de Coast guards en 2006).

Quand Sale temps pour un flic sort aux États-Unis, il rembourse presque son budget sur son premier week-end (5,5 millions de dollars de recettes pour 7 millions de budget), et rapportera un peu plus de 20 millions en fin d'exploitation, ce qui fera ce de fait le second plus gros succès de Norris, rendant l'acteur, un temps, bankable, d'où l'intérêt que Chuck suscitera chez la Cannon qui cherche alors des poulains pour son écurie, m'enfin plutôt des étalons, alliant vieux chevaux du cinéma d'action (Charles Bronson, Lee Marvin, Richard Chamberlain, Sean Connery, Franco Nero : à part Bronson, la plupart ne feront que passer, ramassant au passage le tapis de dollars offert par Golan-Globus) à de plus jeunes (Norris donc, mais aussi Michael Dudikoff, Steve James, Dolph Lundgren, Jean-Claude Van Damme... ). Le film sort sur nos écrans à la mi-juillet 1985, et se placera premier au box-office la semaine de sa sortie, ce sera la deuxième fois dans la carrière de Norris, et la dernière. La première, c'est d'ailleurs un mois avant, avec Portés disparus, sorti le 12 juin, et ce film profite de ce succès précédent. Une petite réussite estivale puisque le film restera à l'affiche tout l'été (huit semaines), affichant l'honnête score (pour la période) de 549 980 entrées, faisant du film le cinquième plus gros succès personnel de Chuck Norris en France (après dans l'ordre : Portés disparus, Œil pour œil, Delta Force et Invasion U.S.A. ).

Mise-en-scène : 7/10
Acteurs : 5/10
Histoire / Scénario : 6/10
Réflexion sur la condition humaine : 5/10
Spectacle offert : 6,5/10
Note générale : 5.8 /10







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